stocks options
En 10 ans la part de
valeur ajoutée redistribuée en salaire a décru d'environ 10 points, en
passant de 70 à 60 %. Il en résulte une stagnation des revenus et des
pouvoirs d'achat, alors que dans le même temps profits et
rémubnérations de hauts dirigeants augmentent de façon parfois
indécente.
Faut-il pour autant supprimer les stocks options ?
Pas nécessairement, car cela peut rester un outil efficace de partage
des profits et des fruits de la croissance.
Faut-il en réguler l'octroi et en repenser la fiscalité, et au contraire en multiplier les bénéficiaires ? Peut-être.
Des
analystes avisés tentent de nous faire croire que les SO concernent une
minorité de dirigeants et que par conséquence leur impact sur les
salaire est somme toute assez limité. Passons sur le fait qu'on puisse
considérer qu'un volume de SO égal à plusieurs siècoles de SMIC est
"assez limité", car la vraie imposture n'est pas là.
Le Capitalisme financier est mondialisé et ne connait qu' une seule finalité: l'enrichissement individuel des actionnaires. Les actionnaires individuels sont diffus et éparpillés, donc incontrôlables. Conséquence : les dirigeants, eux mêmes mus par l'appât du gain, deviennent les serviteurs zélés des principaux actionnaires.
Seuls les
actionnaires importants sont influents, les petits actionnaires n'ayant aucun
pouvoir réel, ce sont donc eux qui choisissent les dirigeants opérationnels.
En théorie et pendant longtemps, il y aura de ce fait distinction entre les intérêts des actionnaires et celui de l'entreprise, donc séparation des pouvoirs entre les actionnaires et les dirigeants opérationnels. Mais les rémunérations des dirigeants sont calquées sur les performances financières, ce qui dévoie leurs comportements, à l'extrême dans certains cas (Enron, Worldcom …).
Dans la réalité la
détention de stock options oblige son possesseur à ce que son
entreprise réalise des performances financières exceptionnelles dans un
laps de temps relativement court (3 à 5 ans). De ce fait son
comportement de dirigeant est totalement influencé par cette
perspective de plus-value et contraint par des normes de rentabilité ne
lui laissant pas d'alternative. Et là c'est bien l'ensemble des
salariés qui trinque et qui pâtit du plafonnement des salaires, de la
réduction des frais généraux qui par exemple affecte la formation, du
gel des recrutements qui accroît le charge de travail et la pression
sur les employés en place, ou encore du manque d'investissement qui
peut pénaliser la croissance de l'entreprise, et bien sur des
délocalisations ou des licenciements boursiers.
Le système doit
donc être repensé et régulé afin que l'ensemble des acteurs, et pas
seulement les actionnaires majoritaires, soit associé équitablement à
la performance de l'entreprise.
Repensé à l'attention d'un nombre plus importants de bénéficiaires, devenant ainsi actionnaires potentiels de leur entreprises, et représentés en tant que tels dans les instances dirigeantes.
Régulé afin que les distributions de stock options soient l'objet d'une fiscalisation progressive de telle sorte que les plus values d'atribution et de cession massives soient taxées au même tuitre que les tranches élévées de revenus.
Ainsi les comportements changeront, actionnaires majoritéaires et dirigeants exécutifs y réfléchiront à deux fois avant d'enterriner des décisions à court terme, et alors c'est l'ensemble des parties prenantes qui en bénéficiera.